Chronique 

Parler de l’« ultradroite », c’est dédiaboliser l’extrême droite

Pascal Riché

Pascal Riché

LES MOTS DÉMONS. Le mot s’est répandu dans les médias depuis une vingtaine d’années. Désignant les mouvements violents, il participe à rendre « respectable » le Rassemblement national.

Gérald Darmanin a compris un truc : politiquement, qualifier d’« ultradroite » les groupuscules violents qui s’en prennent aux mosquées ou aux « quartiers » participe de la dédiabolisation du Rassemblement national. Et puisqu’il est en concurrence avec le RN sur la scène politique, le ministre de l’Intérieur n’entend pas lui faire ce cadeau. Interrogé ce mardi matin 28 novembre sur France-Inter, il a donc évité le terme (qu’il n’a employé qu’à une seule reprise) et a préféré parler des « milices d’extrême droite ».

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Pour Marine Le Pen, la diffusion depuis une dizaine d’années de l’expression « ultradroite » dans les médias est du nanan. Elle qui s’emploie depuis des années à faire oublier les origines nationalistes révolutionnaires de son parti ne peut que se réjouir de voir apparaître, sur sa propre droite, un nouveau degré dans l’extrémisme. C’est un brevet de respectabilité.

Le mot « extrême » vient du latin extremus, le superlatif de exter (« à l’extérie…

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