Récolte de caoutchouc en Cochinchine, en 1952.

Indochine, la colonisation oubliée L’hévéa indochinois, stade primaire du capitalisme français

Récolte de caoutchouc en Cochinchine, en 1952. WERNER BISCHOF ESTATE/MAGNUM PHOTOS

Récit  L’« or blanc » des hauts plateaux a fait la fortune de Michelin, de la banque Indosuez et du groupe Rivaud. Depuis, les deux derniers ont été repris par le groupe Crédit agricole et Bolloré…

Le capitalisme français vient aussi de là. De ces immenses plantations d’hévéas en Indochine où des ouvriers agricoles « saignaient » l’écorce de dizaines et dizaines d’arbres pour récupérer un liquide brillant : le latex, que beaucoup de colons qualifiaient alors d’« or blanc de l’Indochine ». A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le caoutchouc représentait un tiers des exportations de la colonie et concentrait les deux tiers des investissements français. Une production locale que se partageaient alors principalement trois entreprises : Michelin (11 %), Rivaud (31 %) et la Banque de l’Indochine (30 %). Si la première de ces sociétés a conservé son nom mondialement connu, les deux autres ont fini par être ingérées par des groupes tout aussi puissants et à la notoriété immense aujourd’hui : Bolloré et le groupe Crédit agricole.

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En 1924, les frères Edouard et André Michelin décident de s’implanter en Indochine : la manufacture de ­Clermont-Ferrand qu’ils ont créée à la fin du XIXe siècle cherche à contrôler toute la chaîne de valeur de ses produits, de la récolte du latex à la commercialisation des pneus en passant par leur fabrication. Après avoir échoué dans un projet analogue au Brésil, Michelin obtient de très grandes concessions en Cochinchine : 5 500 hectares à Ph…

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